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L’Épreuve Anticipée de Français (le bac de français) – version détaillée de la méthode
Une remarque : comme les programmes et épreuves viennent de subir des changements récents et importants, les modalités officielles manquent encore parfois de précision, et il est possible qu’elles soient affinées au cours de l’année scolaire 2019-2020, voire ultérieurement.
Mon propos concerne l’enseignement général et technologique, séries générales, quelles que soient les spécialités choisies, et les séries technologiques (STMG, ST2S, STI2D, STL, STHR, STD2A, S2TMD), dont l’épreuve écrite est légèrement différente. La série STAV dépendant du Ministère de l’Agriculture est évaluée selon des modalités particulières. Celles de l’enseignement professionnel sont également différentes, mais non traitées ici.
D’autre part, cette page consitue la version longue
de la méthode résumée en quelques points et qui se trouve ici.
Premièrement, cette Épreuve Anticipée de Français en comporte en réalité deux ! une écrite et une orale, chacune affectée d’un coefficient 5.
D’autre part, comme indiqué ci-dessus, les modalités des épreuves changent radicalement à partir de l’année 2019-2020. Pour l’instant, peu de « sujets-types » sont proposés par l’Éducation Nationale ; un sujet de dissertation (lien vers un fichier .pdf téléchargeable) pour les séries générales et un sujet de contraction-essai (lien vers un fichier .pdf téléchargeable) pour les séries technologiques – cette page propose quelques exemples de sujets pour les matières évaluées dans les nouvelles classes de première.
L’écrit.
Les principes de l’épreuve sont les suivants :
- L’épreuve dure quatre heures ;
- Les élèves doivent choisir entre deux sujets : un travail de commentaire et un travail d’argumentation ;
- Les élèves des séries générales travaillent sur des exercices en partie différents de ceux des séries technologiques, comme indiqué ci-dessus ;
- Ce sujet s’inscrit dans le cadre des objets d’étude du programme de première, et des œuvres au programme.
L’épreuve écrite des séries générales
Comme déjà indiqué, le sujet proposé aux candidats offre le choix entre deux types de sujets : le commentaire d’un texte littéraire et une dissertation sur une œuvre littéraire.
Pour présenter l’exercice, je dirai qu’il s’agit tout simplement de l’explication d’un texte à l’écrit. Cela implique un certain nombre de contraintes : comme tout travail de français, il doit être entièrement rédigé et structuré, donc comprendre, entre autres, une introduction, un développement en plusieurs parties et une conclusion ; de plus, cette explication doit être ordonnée et organisée autour d’une problématique qui vise à montrer l’intérêt du texte. On parle quelquefois de commentaire composé – c’est tout simplement l’ancien nom de l’exercice, mais il est tout à fait évocateur, puisque cette explication met en valeur les grands thèmes du texte !
D’autre part, le texte à commenter s’inscrit dans le cadre un des objets d’étude (de la classe de première), mais n’est pas extrait des œuvres au programme.
La méthode que je vous propose comprend quatre étapes traditionnelles :
- Il faut tout d’abord lire attentivement l’ensemble du sujet pour avoir une idée globale des attentes ; le texte, puis la consigne qui est souvent lapidaire (par exemple :
Vous commenterez le texte de Voltaire.
). Bien sûr, une deuxième lecture s’impose avec surlignement (par exemple) des éléments a priori importants au regard du sujet, recherche des termes inconnus (dictionnaire à la maison, d’après le contexte lors d’un travail surveillé – comme le jour du bac). Cette étape doit permettre de comprendre les enjeux du texte et son intérêt.
- L’analyse : le texte proposé doit être ensuite expliqué, c’est-à-dire qu’il faut repérer les idées et éléments qui le composent, et d’autre part les procédés stylistiques utilisés par l’auteur mettant en valeur ses propos. L’objectif est de déterminer l’intérêt du texte, d’interpréter les intentions de l’auteur. Pour cette phase essentielle et assez longue, j’ai répertorié sur cette autre page des méthodes possibles, que je vous invite à consulter. Le résultat de cette analyse consiste en des
notes
prises sur des feuilles de brouillon ou sur le texte lui-même qui réunissent les pistes d’interprétation du textes et les procédés qui les mettent en valeur. Il est important de garder à l’esprit que commenter un texte, c’est interpréter ce texte en s’appuyant sur des citations ou des procédés littéraires qu’il faut analyser avec précision. Ainsi, à chaque relevé (mot, expression ou procédé) doit correspondre une remarque (interprétation de ce relevé).
- La construction du plan : l’étape suivante consiste à ordonner entre elles les pistes d’interprétation déterminées précédemment pour constituer ce qui sera l’ossature du développement de l’exercice. Il faut donc trouver les grandes parties (deux ou trois) du développement en observant les pistes déterminées précédemment, et en repérant les grands thèmes ou idées qui s’en dégagent (et constitueront les grandes parties du développement), puis à classer ces pistes (en trois ou quatre sous-parties) dans ces grandes parties qu’elles justifient.
L’objectif est d’aboutir à une structuration cohérente et ordonnée. Pour cela, il faut organiser les grandes parties entre elles et les sous-parties de chaque partie de manière logique : on commence par ce qui est simple, évident, facile
, pour terminer par des analyses plus subtiles, recherchées. Par exemple, on étudie d’abord la présence du locuteur, avant d’analyser la manière dont il s’implique dans l’argumentation ; autre exemple, dans le cadre de l’analyse d’un autoportrait, on commencera par étudier les caractéristiques physiques, puis celles du portrait moral, le cas échéant, et enfin le regard porté sur soi. Ces parties et sous-parties sont reliées entre elles par des liens logiques, transitions entre les parties (voir le détail ci-dessous), simples connecteurs logiques entre sous-parties, pour bien montrer la progression de l’analyse.
- La rédaction : en principe, cette ultime étape ne devrait pas être entièrement réalisée au brouillon pour des raisons de temps, mais il est évident qu’avant de se lancer dans un premier commentaire écrit, on peut avoir la tentation de tout rédiger au brouillon de A à Z parce que l’on dispose du temps nécessaire ; pour le deuxième commentaire (et tous les suivants), il est préférable de limiter la rédaction sur le brouillon à l’introduction, la conclusion, éventuellement les paragraphes de transition – il faut apporter un soin tout particulier à l’introduction et à la conclusion, car ce sont les première et dernière impressions laissées au correcteur (une légende raconte même que certains d’entre eux ne liraient que l’introduction et la conclusion d’un devoir pour l’évaluer...). Voyons le contenu exact de chaque partie du devoir :
– L’introduction comprend quatre éléments :
1) une entrée en matière (certains parlent d’amorce
, d’accroche
) qui permet de situer le texte dans un contexte : historique (en relation avec des événements de l’époque), littéraire (on peut rappeler et définir le courant littéraire dans lequel s’inscrit le texte), biographique (en lien avec l’écrivain), par exemple ; on peut aussi le situer dans l’œuvre (incipit, scène d’exposition, épilogue...), par rapport à son genre ou son thème...
2) la présentation du texte qui comprend obligatoirement nom de l’auteur, titre de l’œuvre souligné, date de publication ou d’écriture, titre du texte le cas échéant (titre d’un poème par exemple), genre, registre, type du texte (suivant l’importance de ces éléments), puis contenu du texte en une phrase : l’auteur relate la bataille de Waterloo, décrit la maison de son enfance, défend sa position sur la peine de mort... Par convention, le correcteur n’est pas censé connaître le texte, donc il faut lui donner tous les renseignements sur celui-ci (et aussi éviter de commencer par Ce texte...
).
3) la problématique formulée sous forme de question directe ou indirecte (nous pourrons nous demander si...
) qui rappelle les enjeux du commentaire.
4) l’annonce du plan qui, en une phrase aussi légère que possible, présente les (deux ou trois) grandes parties du développement (pour reprendre l’exemple ci-dessus, nous nous intéresserons tout d’abord au portrait physique du narrateur, puis à son portrait moral, enfin au regard qu’il porte sur lui-même.
D’autres formulations sont possibles : Le texte propose un portrait physique, puis moral, mais aussi un regard sur soi.
).
L’introduction tient en un paragraphe (l’annonce du plan peut éventuellement être détachée), et dépasse rarement vingt lignes.
– Le développement comprend deux ou trois grandes parties, je l’ai déjà dit qui sont elles-mêmes subdivisées en plusieurs paragraphes : chaque partie commence par une introduction de deux ou trois lignes qui en rappelle le thème et en annonce le plan, c’est-à-dire le contenu des sous-parties : par exemple , Dans cet autoportrait, le narrateur propose une évocation de son physique, à travers une description précise, qui s’attarde en particulier sur son visage et ses mains.
Dans cet exemple fictif (et simpliste), j’annonce le thème (portrait physique), et les trois sous-parties (description précise, l’évocation du visage, celle des mains). Ensuite, autant de paragraphes que de sous-parties, dans lesquels le texte est analysé, cette explication s’accompagnant de citations entre guillemets (" ") et d’interprétations des procédés stylistiques utilisés par l’écrivain. Enfin, chaque grande partie s’achève par un bilan partiel.
Entre deux grandes parties du développement il faut élaborer une transition, celle-ci est constituée de la conclusion partielle d’une première partie et de l’introduction partielle de la suivante (par exemple, Ainsi l’auteur insiste-t-il dans les moindres détails sur un corps marqué par l’âge, comme le rappellent ses nombreuses rides, et ses mains si importantes pour son travail d’artiste. En revanche, dans son portrait moral sont mises en avant une joie de vivre et une volonté de se souvenir...
; la première phrase conclut la première, la seconde annonce thème et sous-parties de la deuxième). Ce paragraphe de transition peut se rattacher à la première partie ou constituer un paragraphe indépendant entre les deux, ce qui est préférable pour mettre en évidence la structure du développement.
– La conclusion comprend trois parties, dont une est facultative :
1) un bilan mettant en valeur les points forts du développement et répondant à la problématique définie en introduction. Ce doit être uniquement une synthèse, et non pas l’occasion d’ajouter un nouvel élément d’analyse (ce n’est plus le moment).
2) éventuellement un avis personnel sur le texte, à condition qu’il soit justifé – inutile de dire que le texte vous a plu parce qu’il était beau et bien écrit ! (je déconseille de plus en plus cet avis sur le texte, la plupart du temps inutile)
3) enfin, un élargissement, une ouverture (termes consacrés) qui permet une mise en perspective du texte, sous la forme d’un rapprochement avec d’autres textes portant sur le même thème, de la même époque, ou au contraire plus récents (le corpus peut fournir des idées..), pourquoi pas avec d’autres formes d’arts...
Quinze lignes (en un seul paragraphe) me semblent un maximum pour la conclusion.
– Pour finir, quelques conseils valables également pour la dissertation : soignez la présentation (écriture), et surtout aérez le devoir (une ou deux lignes entre introduction et développement, puis avant la conclusion s’imposent ; de même, une ligne passée entre deux parties du développement mettra en valeur la structure de l’ensemble) ; RELISEZ à la fin de l’épreuve (ou avant de remettre un devoir fait à la maison – dans ce cas, le regard neuf d’un parent, d’un copain, peut repérer des fautes qui échappent à tout rédacteur de son propre travail !), plusieurs fois si possible (15 minutes devraient suffire) : les fautes d’orthographe, de grammaire, de logique sautent aux yeux
des correcteurs. Bref, donnez envie au correcteur de vous lire ! Imaginez un professeur en retard dans ses corrections (ça arrive), de mauvaise humeur (c’est un être humain)... qui vient de corriger 80 copies, et à 2 heures du matin, il s’apprête à évaluer la dernière... Si, malencontreusement, elle est illisible, et qu’il doive à chaque mot s’interroger sur son sens, il pourrait être tenté, malgré son professionnalisme et sa bonne volonté, d’abréger cette torture intellectuelle ! rappelez-vous, ce n’est qu’un être humain...
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La dissertation
La dissertation ! Le mot fait encore peur, pourtant ce n’est jamais qu’une façon de développer sa propre pensée. Il est vrai que les sujets de dissertation se limitent souvent à deux ou trois phrases, ce qui peut sembler difficile en comparaison d’un commentaire qui s’appuie sur un long texte rassurant
. Il s’agit donc de répondre à une problématique littéraire par le biais d’un raisonnement organisé et illustré d’exemples empruntés à des œuvres, à des lectures et connaissances personnelles ; naturellement, une introduction, un développement structuré et une conclusion sont nécessaires à la mise en forme de cette argumentation.
La nouveauté introduite par les programmes de 2019 réside dans le fait que le sujet porte sur une œuvre au programme et sur le parcours qui lui est associé. Le sujet s’inscrit donc dans un objet d’étude spécifique, et comme chaque professeur peut choisir entre trois œuvres associées chacune à un parcours, il y a, en réalité, trois sujets, chacun portant sur une œuvre au programme. Bien entendu, le candidat ne doit traiter qu’un seul sujet, correspondant à l’œuvre et au parcours qu’il a étudiés !
Comme pour le commentaire, quatre étapes s’imposent :
- L’analyse du sujet est une phase importante, car elle détermine la suite du devoir et permet d’éviter le si redouté
hors-sujet
. Il convient donc de repérer (par exemple, en les surlignant) les mots-clés du sujet, d’un côté la consigne, de l’autre le contenu. Première chose, la présentation d’un sujet de dissertation : il peut s’agir d’une simple question (Phèdre n’est-elle qu’une héroïne passionnée ?
), d’un énoncé comprenant une citation de quelques lignes suivie ou précédée d’une consigne précise (Un spécialiste de Racine défend l’idée que « [...] ». Partagez-vous son point de vue ? – Expliquez et discutez l’opinion de Racine lorsqu’il affirme à propos de Phèdre que [...].
). La plupart du temps sont également rappelés à la suite des principes de méthode évidents (sous cette forme par exemple : Vous vous appuierez, pour traiter cette question, sur Phèdre, ainsi que sur les œuvres et textes que vous avez étudiées au cours de l’année dans le cadre du parcours associé à la pièce de Racine et sur vos lectures et connaissances personnelles.
). J’ai utilisé, pour ces quelques exemples, une des œuvres du programme de l’année 2019-2020, Phèdre et son parcours associé.
La consigne est facile à analyser : soit elle est implicite, parce que le sujet se présente sous la forme d’une simple question (comme l’exemple ci-dessus) à laquelle il est simplement
demandé de répondre ; soit elle est explicite, et il faut identifier les attentes du sujet ; les verbes et expressions utilisés sont nombreux et ont chacun un sens précis : par exemple, expliquer, commenter
impliquent une analyse des propos ou de la pensée de l’auteur, discuter
un débat, étayer, justifier
l’approbation d’une thèse, réfuter
le contraire... Attention, il est aussi parfois demandé d’exprimer un point de vue personnel, et ne pas le faire revient à ne pas traiter l’ensemble du sujet.
L’analyse du contenu du sujet permet de déterminer le domaine dans lequel s’inscrit ce sujet : d’abord, un énoncé de baccalauréat indique toujours la partie du programme concernée, ainsi le cadre est-il restreint non seulement à la poésie, au théâtre ou une autre partie du programme de Première, mais surtout à une œuvre au programme et à son parcours associé dont la connaissance devient de ce fait indispensable ; ensuite, il faut repérer le thème précis (le lyrisme, le héros de roman, la création poétique, la mise en scène...), et s’interroger sur ce que le sujet en dit, en particulier lorsqu’il s’agit de la pensée d’un auteur. De cette réflexion doit se dégager une problématique, que l’on peut définir comme l’ensemble des questions que pose le sujet et auxquelles la dissertation doit répondre
; cette problématique définit donc un cadre précis, des enjeux à étudier, et orientera la suite de la réflexion. Par exemple, soit le sujet suivant : Pensez-vous que La Fontaine cherchait à solliciter davantage l’imagination de son lecteur ou sa réflexion ?
Les questions que peuvent impliquer ce sujet sont, par exemple : quel est l’objectif d’un fabuliste ? à qui s’adressaient ces fables ? quel lien existe-t-il entre l’imagination et la réflexion ? pourquoi faire parler des animaux ? etc.
- La recherche des idées suit celle de la problématique et se fait en fonction de celle-ci. Ces idées vont constituer la base de l’argumentation, et donc du développement de la dissertation, ce sont d’un côté des arguments, de l’autre des exemples (je rappelle la différence, l’argument est un élément abstrait validant une thèse, alors que l’exemple est un fait concret qui illustre un argument). Cette recherche d’arguments s’opère en réfléchissant sur les questions liées à la problématique, mais aussi en se reportant (par la mémoire un jour d’examen !) aux cours de l’année (en particulier sur l’objet d’étude et sur l’œuvre dont il est question dans le sujet) – en effet, un aspect de la problématique a sans doute été abordé en cours ; d’où l’importance d’apprendre ses cours... Par ailleurs, il faut trouver des exemples pour illustrer la réflexion : on en trouve dans les textes étudiés en classe, mais aussi dans les œuvres lues pendant l’année, œuvre au programme et lecture cursive, sous la conduite de son professeur, et pourquoi pas dans les lectures personnelles. Néanmoins, les sujets portant désormais sur une œuvre, c’est souvent cette œuvre qui est le fondement de la réflexion.
- L’élaboration du plan peut s’effectuer en même temps que la recherche des idées, voire auparavant : en effet, certains sujets semblent suggérer une ébauche de plan (par exemple à une question comme celle-ci
La poésie est-elle une manière de fuir la réalité ou de s’en approcher ?
on peut raisonnablement distinguer les deux aspects contraires évoqués et en faire deux parties du développement – avant d’envisager une troisième partie), alors que d’autres nécessitent d’abord une réflexion (comme cet autre Quels liens la poésie entretient-elle avec le monde ?
) ; d’autre part, certains esprits ont plus de facilité à trouver des idées étayant une thèse qu’à adopter une démarche inverse. Quoi qu’il en soit, les étapes se chevauchent
, et l’on doit remanier la construction d’ensemble. Comme pour le commentaire, le but est d’organiser une démarche d’ensemble avec deux ou trois idées directrices (appelées parfois thèses), chacune validée par trois ou quatre sous-parties constituées d’arguments (eux-mêmes illustrés d’exemples). Bien entendu, cette démarche doit répondre au sujet ! Dans cette structure, les arguments seront bien sûr au sein de chaque partie classés du plus simple au plus intéressant. Le meilleur plan est celui que l’on crée soi-même, mais il existe des modèles que l’on peut adapter au sujet et à sa réflexion personnelle :
– le plan dialectique est le plan traditionnel d’une dissertation, mais il ne convient pas pour tous les sujets. Composé de trois parties (thèse, antithèse, synthèse), cette démarche permet de discuter un point de vue que l’on développe dans la première partie, que l’on nuance dans la deuxième, avant de proposer une synthèse
qui n’est pas un mélange des deux, mais plutôt une nouvelle thèse. Par exemple, soit le sujet suivant : Toute œuvre littéraire est-elle une œuvre d’art ?
; on pourrait y répondre de la manière suivante : (I) La littérature est un art, mais (II) certains ouvrages ne relèvent pas de la définition traditionnelle de l’art ; (III) dès lors, la littérature ne perd-elle pas de sa valeur ? (la dernière partie pourrait aussi redéfinir la littérature selon de nouveaux critères (vaste ambition), ou montrer que ces ouvrages n’appartiennent pas à la littérature, etc.).
– le plan critique (ou par opposition). Ce type de plan est une adaptation
du plan dialectique ; il est utile aux élèves qui ont beaucoup d’arguments, mais ne parviennent pas à élaborer une troisième partie : en effet, un plan thèse / antithèse est envisageable et peut par exemple permettre de défendre une opinion ; par exemple, (I) certains affirment que les romans policiers ne sont pas des œuvres littéraires, (II) je conteste cette thèse pour diverses raisons. Dans ce cas, il est judicieux de terminer le développement par sa propre thèse. Dernière remarque : la contestation d’une thèse peut être partielle, et non totale (on parle de concession).
– le plan thématique adopte une autre logique qui est moins argumentative, et convient à des sujets requérant une définition ; par exemple, face au sujet suivant : Pourquoi peut-on dire que la poésie n’est pas seulement un art de l’écrit ?
on pourrait répondre que la poésie est un art graphique, un art audible, et un art suggestif. Le plan thématique essaie de considérer les différents aspects d’une notion ou d’un problème, dans un sujet qui ne demande pas de discuter une thèse.
– le plan suggéré par le sujet est plus facile à élaborer, puisqu’il est plus ou moins explicite. Par exemple : Ionesco a écrit : Je ne fais pas de littérature. Je fais une chose tout à fait différente : je fais du théâtre.
Vous expliquerez l’affirmation du dramaturge, puis vous vous demanderez si elle est justifiée.
Pour répondre, trois parties s’imposent, la première analyse la citation, et les deux suivantes la discutent – pour ce type particulier de sujet, on parle quelquefois de plan explicatif.
– Il existe d’autres types de plan : comparatif (pour comparer deux notions, on analyse leurs points communs, leur différences, et on établit un bilan), analytique (pour étudier un problème, on s’intéresse aux causes, aux conséquences et aux éventuelles solutions), mais ils sont rarement adaptés à une problématique littéraire.
- La rédaction. Je rappelle qu’il ne faut pas tout rédiger au brouillon (voir mes explications à propos du commentaire). Voyons donc maintenant le contenu des parties du devoir (des points communs avec le commentaire ne vous échapperont pas !) :
– L’introduction comprend quatre éléments :
1) une entrée en matière (là encore, certains parlent d’amorce
ou d’accroche
) qui est une réflexion générale qui situe le sujet dans son contexte (objet d’étude, thème, époque, etc.). Il faut à tout prix éviter les expressions trop générales commede tout temps, depuis que l’homme est homme, depuis la nuit des temps...
qui n’ont pas vraiment de sens précis et qui, surtout, sont parfois fausses ! Cette entrée en matière doit bien sûr présenter l’œuvre concernée par le sujet...
2) la présentation du sujet qui explicite le contenu du sujet en le reformulant. Si le sujet repose sur une citation, il faut rappeler le nom de son auteur, le titre de l’œuvre (souligné) d’où elle est extraite, la date de publication ou d’écriture le cas échéant – cette citation doit être entièrement reproduite entre guillemets si elle n’est pas trop longue, sinon on peut la résumer ; par exemple, Rousseau affirme que [...], c’est-à-dire qu’il considère que [...]
.
3) la problématique formulée sous forme de question directe ou indirecte (nous pourrons nous demander si...
) qui rappelle le ou les problèmes soulevés par le sujet.
4) l’annonce du plan qui, en une phrase aussi légère que possible, présente les (deux ou trois) grandes parties du développement. Il est possible de les présenter sous forme de questions.
L’introduction d’une dissertation occupe aussi un seul paragraphe (l’annonce du plan peut éventuellement être détachée), et dépasse rarement vingt-cinq lignes.
– Le développement comprend deux ou trois grandes parties, subdivisées en plusieurs paragraphes : chaque partie commence par une introduction de deux ou trois lignes qui en rappelle l’idée générale qui y est développée et en annonce le plan, c’est-à-dire le contenu des sous-parties ; ensuite, autant de paragraphes que de sous-parties, dans lesquels se développent les arguments accompagnés de leurs exemples et d’éventuelles citations entre guillemets (" ") ; ces exemples doivent être exploités, c’est-à-dire qu’il faut expliquer leur utilité, et pas seulement citer le titre d’un texte ou d’une œuvre. Enfin, chaque grande partie s’achève par un bilan partiel.
Nous avons vu, à propos du commentaire, qu’entre deux grandes parties du développement il fallait une transition : pour la dissertation, elle est constituée de la conclusion partielle d’une première partie et de l’introduction partielle de la suivante (par exemple, Ainsi avons-nous vu l’opinion de [...] Or, cette affirmation est contestable, puisque [...]
; la première phrase conclut la première, la seconde annonce thème et sous-partie de la deuxième). Ce paragraphe de transition peut se rattacher à la première partie ou constituer un paragraphe indépendant entre les deux, solution préférable.
– La conclusion comprend trois parties, dont une est facultative :
1) un bilan mettant en valeur les points forts du raisonnement et répondant à la problématique définie en introduction. Ce doit être uniquement une synthèse, et non pas l’occasion d’ajouter un nouvel argument ou exemple.
2) éventuellement un avis personnel sur le sujet. Attention, si le sujet réclame explicitement une opinion (pensez-vous que [...], partagez l’opinion de X [...], etc.), celle-ci doit apparaître au cours du devoir ; si vous ne l’avez pas encore exprimée, c’est le moment. Si aucune opinion personnelle n’est requise, il n’est pas interdit d’en donner une.
3) enfin, une ouverture qui permet d’élargir la réflexion vers un problème lié au sujet ou vers des considérations plus générales...
Quinze lignes (en un seul paragraphe) me semblent un maximum pour la conclusion.
– Je vous renvoie, pour terminer aux conseils généraux que j’évoquais à la fin de la méthode du commentaire. J’ajouterai que dans une dissertation, la logique du raisonnement est essentielle, et qu’il convient d’y prêter grandement attention lors de l’élaboration (et de la relecture), d’autre part, que la connaissance de l’œuvre est indispensable et constitue un atout si elle est judicieusement utilisée.
Retour au début de la méthode de l’écrit (séries générales)
L’épreuve écrite des séries technologiques
Comme déjà indiqué, le sujet proposé aux candidats offre le choix entre deux types de sujets : le commentaire d’un texte littéraire et une contraction de texte suivie d’un essai.
Pour présenter l’exercice, je dirai qu’il s’agit tout simplement de l’explication d’un texte à l’écrit. Cela implique un certain nombre de contraintes : comme tout travail de français, il doit être entièrement rédigé et structuré, donc comprendre, entre autres, une introduction, un développement en plusieurs parties et une conclusion ; de plus, cette explication doit être ordonnée et organisée autour d’une problématique qui vise à montrer l’intérêt du texte. On parle quelquefois de commentaire composé – c’est tout simplement l’ancien nom de l’exercice, mais il est tout à fait évocateur, puisque cette explication met en valeur les grands thèmes du texte !
Le sujet de commentaire est accompagné d’un parcours de lecture destiné à guider l’analyse du texte.
D’autre part, le texte à commenter s’inscrit dans le cadre un des objets d’étude de la classe de première, à l’exception de celui consacré à la littérature d’idées, mais n’est pas extrait des œuvres au programme. Il s’agit donc d’un texte inconnu, soit un poème soit un extrait de roman soit un extrait de pièce de théâtre.
La méthode que je vous propose comprend quatre étapes traditionnelles :
- Il faut tout d’abord lire attentivement l’ensemble du sujet pour avoir une idée globale des attentes ; bien sûr, une deuxième lecture s’impose avec surlignement (par exemple) des éléments a priori importants au regard du sujet (notamment le parcours de lecture ou les pistes proposées), recherche des termes inconnus (dictionnaire à la maison, d’après le contexte lors d’un travail surveillé – comme le jour du bac). Cette étape doit permettre de comprendre les enjeux du texte et son intérêt.
- L’analyse : le texte proposé doit être ensuite expliqué, c’est-à-dire qu’il faut repérer les idées et éléments qui le composent, et d’autre part les procédés stylistiques utilisés par l’auteur mettant en valeur ses propos. L’objectif est de déterminer l’intérêt du texte, d’interpréter les intentions de l’auteur. Pour cette phase essentielle et assez longue, j’ai répertorié sur cette autre page des méthodes possibles, que je vous invite à consulter. Le résultat de cette analyse consiste en des « notes » prises sur des feuilles de brouillon ou sur le texte lui-même qui réunissent les pistes d’interprétation du textes et les procédés qui les mettent en valeur.
- La construction du plan : l’étape suivante consiste à ordonner entre elles les pistes d’interprétation déterminées précédemment pour constituer ce qui sera l’ossature du développement de l’exercice. Le processus est facilité par la consigne qui accompagne le sujet : en effet, ce sujet suggère un plan sous la forme d’un
parcours de lecture
, constitué de deux questions plus ou moins explicites (par exemple : Vous commenterez le texte de Voltaire en étudiant comment se manifeste la présence du locuteur dans le texte et quelle image de la société il propose ici
; une autre formulation pourrait être :
Vous commenterez le texte de Voltaire en vous appuyant sur le parcours de lecture suivant :
a) Comment la présence du locuteur se manifeste-t-elle dans le texte ?
b) Quelle image de la société l’auteur propose-t-il ici ?
ces questions indiquent les deux grandes parties du plan dans lesquelles il faudra classer les pistes d’interprétation déterminées dans l’étape précédente qui formeront les sous-parties (trois ou quatre).
L’objectif est d’aboutir à une structuration cohérente et ordonnée. Pour cela, il faut organiser les grandes parties entre elles et les sous-parties de chaque partie de manière logique : on commence par ce qui est simple, évident, facile
, pour terminer par des analyses plus subtiles, recherchées. Par exemple, on étudie d’abord la présence du locuteur, avant d’analyser la manière dont il s’implique dans l’argumentation ; autre exemple, dans le cadre de l’analyse d’un autoportrait, on commencera par étudier les caractéristiques physiques, puis celles du portrait moral, le cas échéant, et enfin le regard porté sur soi. Ces parties et sous-parties sont reliées entre elles par des liens logiques, transitions entre les parties (voir le détail ci-dessous), simples connecteurs logiques entre sous-parties, pour bien montrer la progression de l’analyse.
- La rédaction : en principe, cette ultime étape ne devrait pas être entièrement réalisée au brouillon pour des raisons de temps, mais il est évident qu’avant de se lancer dans un premier commentaire écrit, on peut avoir la tentation de tout rédiger au brouillon de A à Z parce que l’on dispose du temps nécessaire ; pour le deuxième commentaire (et tous les suivants), il est préférable de limiter la rédaction sur le brouillon à l’introduction, la conclusion, éventuellement les paragraphes de transition – il faut apporter un soin tout particulier à l’introduction et à la conclusion, car ce sont les première et dernière impressions laissées au correcteur (une légende raconte même que certains d’entre eux ne liraient que l’introduction et la conclusion d’un devoir pour l’évaluer... mais c’est bien sûr une légende). Voyons le contenu exact de chaque partie du devoir :
– L’introduction comprend quatre éléments :
1) une entrée en matière (certains parlent d’amorce
ou d’accroche
) qui permet de situer le texte dans un contexte : historique (en relation avec des événements de l’époque), littéraire (on peut rappeler le mouvement dans lequel s’inscrit le texte), biographique (en lien avec l’écrivain), par exemple ; on peut aussi le situer dans l’œuvre (incipit, scène d’exposition, épilogue...), par rapport à son genre ou son thème...
2) la présentation du texte qui comprend obligatoirement nom de l’auteur, titre de l’œuvre souligné, date de publication ou d’écriture, titre du texte le cas échéant (titre d’un poème par exemple), genre, registre, typour tous les travaux d’écriturepe du texte (suivant l’importance de ces éléments), puis contenu du texte en une phrase : l’auteur relate la bataille de Waterloo, décrit la maison de son enfance, défend sa position sur la peine de mort... Par convention, le correcteur n’est pas censé connaître le texte, donc il faut lui donner tous les renseignements sur celui-ci (et aussi éviter de commencer par Ce texte...
).
3) la problématique formulée sous forme de question directe ou indirecte (nous pourrons nous demander si...
) qui rappelle les enjeux du commentaire.
4) l’annonce du plan qui, en une phrase aussi légère que possible, présente les (deux ou trois) grandes parties du développement (pour reprendre l’exemple ci-dessus, nous nous intéresserons tout d’abord au portrait physique du narrateur, puis à son portrait moral, enfin au regard qu’il porte sur lui-même.
D’autres formulations sont possibles).
L’introduction tient en un paragraphe (l’annonce du plan peut éventuellement être détachée), et dépasse rarement vingt lignes.
– Le développement comprend deux ou trois grandes parties, je l’ai déjà dit qui sont elles-mêmes subdivisées en plusieurs paragraphes : chaque partie commence par une introduction de deux ou trois lignes qui en rappelle le thème et en annonce le plan, c’est-à-dire le contenu des sous-parties : par exemple , Dans cet autoportrait, le narrateur propose une évocation de son physique, à travers une description précise, qui s’attarde en particulier sur son visage et ses mains.
Dans cet exemple fictif (et simpliste), j’annonce le thème (portrait physique), et les trois sous-parties (description précise, l’évocation du visage, celle des mains). Ensuite, autant de paragraphes que de sous-parties, dans lesquels le texte est analysé, cette explication s’accompagnant de citations entre guillemets (" ") et d’interprétations des procédés stylistiques utilisés par l’écrivain. Enfin, chaque grande partie s’achève par un bilan partiel.
Entre deux grandes parties du développement il faut élaborer une transition, qui est constituée de la conclusion partielle d’une première partie et de l’introduction partielle de la suivante (par exemple, Ainsi l’auteur insiste-t-il dans les moindres détails sur un corps marqué par l’âge, comme le rappellent ses nombreuses rides, et ses mains si importantes pour son travail d’artiste. En revanche, dans son portrait moral sont mises en avant une joie de vivre et une volonté de se souvenir...
; la première phrase conclut la première, la seconde annonce thème et sous-parties de la deuxième). Ce paragraphe de transition peut se rattacher à la première partie ou constituer un paragraphe indépendant entre les deux.
– La conclusion comprend deux parties :
1) un bilan mettant en valeur les points forts du développement et répondant à la problématique définie en introduction. Ce doit être uniquement une synthèse, et non pas l’occasion d’ajouter un nouvel élément d’analyse (ce n’est plus le moment).
2) enfin, un élargissement, une ouverture (termes consacrés) qui permet une mise en perspective du texte, sous la forme d’un rapprochement avec d’autres textes portant sur le même thème, de la même époque, ou au contraire plus récents (le corpus peut fournir des idées..), pourquoi pas avec d’autres formes d’arts...
Quinze lignes (en un seul paragraphe) me semblent un maximum pour la conclusion.
– Pour finir, quelques conseils valables également pour l’autre type de sujet : soignez la présentation (écriture), et surtout aérez le devoir (une ou deux lignes entre introduction et développement, puis avant la conclusion s’imposent ; de même, une ligne passée entre deux parties du développement mettra en valeur la structure de l’ensemble) ; RELISEZ à la fin de l’épreuve (ou avant de remettre un devoir fait à la maison – dans ce cas, le regard neuf d’un parent, d’un copain, peut repérer des fautes qui échappent à tout rédacteur de son propre travail !), plusieurs fois si possible (15 minutes devraient suffire) : les fautes d’orthographe, de grammaire, de logique sautent aux yeux
des correcteurs. Bref, donnez envie au correcteur de vous lire ! Imaginez un professeur en retard dans ses corrections (ça arrive), de mauvaise humeur (c’est un être humain)... qui vient de corriger 80 copies, et à 2 heures du matin, il s’apprête à évaluer la dernière... Si, malencontreusement, elle est illisible, et qu’il doive à chaque mot s’interroger sur son sens, il pourrait être tenté, malgré son professionnalisme et sa bonne volonté, d’abréger cette torture intellectuelle ! rappelez-vous, ce n’est qu’un être humain...
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La contraction - essai
Le deuxième sujet proposé aux élèves de séries technologiques comporte deux parties obligatoires, chacune notée sur 10 points. D’abord une contraction, sorte de résumé d’un texte argumentatif, puis un essai où il est demandé de bâtir une argumentation.
Le sujet est en relation avec une œuvre au programme et avec le parcours qui lui est associé, mais il s’inscrit dans l’objet d’étude consacré à la littérature d’idées ; comme chaque professeur peut choisir entre trois œuvres associées chacune à un parcours, il y a, en réalité, trois sujets, chacun portant sur une œuvre au programme. Bien entendu, le candidat ne doit traiter qu’un seul sujet, correspondant à l’œuvre et au parcours qu’il a étudiés !
1) La contraction
La contraction de texte repose sur un principe extrêmement simple : il s’agit de résumer un texte en un nombre de mots déterminé, celui-ci étant indiqué clairement dans la consigne – à noter qu’une marge de ± 10 % est accordée.
Ce texte est un texte argumentatif contemporain d’une certaine ampleur (700 à 800 mots environ – les exigences de 2019 ont été revues à la baisse, puisque le texte devait initialement comporter 1 000 mots) dont il faut reformuler les idées, tout en respectant l’ordre de ces idées et l’énonciation de ce texte (en gardant donc le même temps verbal et la même personne grammaticale).
Voici un exemple de méthode en quatre étapes :
- La première étape consiste en une lecture attentive du sujet, c’est-à-dire le texte, le paratexte et la consigne. La consigne est brève, rappelant l’objectif de l’exercice (« résumez le texte »), mais elle indique surtout le nombre de mots que doit comporter la contraction (aux alentours de 160 à 200, puisque l’on résume le texte au quart). Le paratexte donne des informations sur le texte, comme le nom de son auteur, son titre, sa date de publication, parfois des définitions de mots difficiles ou des renseignements contextuels dans un paragraphe en italique qui précède le texte et communément appelé chapeau ; tous ces éléments facilitent la compréhension du sens du texte.
Il faut lire ce texte, lentement, en prenant soin de surligner les mots ou phrases qui vous semblent importants, d’encadrer les liens logiques. Une deuxième lecture globale peut s’avérer nécessaire.
- Une fois le texte compris, il faut en rechercher les idées. Tout d’abord, puisque le texte est un texte argumentatif, il faut en déterminer le thème et la thèse. Le thème, c’est le sujet du texte, ce dont parle le texte, et la recherche des champs lexicaux dominants peut permettre de le déterminer. Quant à la thèse, c’est l’idée générale défendue dans le texte. On peut ensuite repérer les différents arguments qui justifient cette thèse et les noter au brouillon dans l’ordre où ils apparaissent dans le texte : on obtient ainsi le plan du texte, les différentes parties de celui-ci, ce que l’on appelle parfois les mouvements du texte.
- L’étape suivante consiste en une reformulation des idées qui ont été préalablement relevées : toujours au brouillon, il faut, en utilisant les mêmes pronoms personnels et les mêmes temps verbaux (il faut donc se mettres à la place de l’auteur) que le texte de départ réécrire ces idées en supprimant les éléments qui ne sont pas nécessaires à l’argumentation (dans une contraction, un exemple est inutile si l’argument qu’il illustre est mentionné ; une énumération de termes peut être remplacée par un mot plus général). La reformulation suppose aussi un travail sur le vocabulaire : il faut éviter d’employer les mêmes mots et utiliser des synonymes lorsque cela est possible. Si vous citez un mot important du texte, cela est considéré comme une citation et il faut donc le mettre entre guillemets.
Il faut dans le même temps compter le nombre de mots utilisés (on rappellera qu’un mot est un ensemble de lettres ayant un sens et séparé d’un autre par un espace ou un signe de ponctuation : « un arbitre » compte pour deux mots, « l’arbitre » pour deux mots également, « c’est-à-dire » pour quatre mots), et tâcher d’équilibrer entre elles les grandes parties du texte, c’est-à-dire accorder la même importance aux différentes idées dans la contraction que dans le texte donné.
- L’ultime étape est la rédaction finale. Il faut donc recopier le travail précédant en vérifiant que le sens du texte et l’énonciation sont bien respectés, que les idées sont reliées par des liens logiques adéquats. Il est possible de regrouper en un même paragraphe des idées proches qui se succèdent.
Il faut aussi compter le nombre de mots à chaque fin de phrase et l’indiquer à la fin de chaque paragraphe ; il faut bien sûr vérifier à la fin de la contraction que le nombre total de mots est conforme à la consigne et indiquer clairement ce nombre à la fin.
Pour finir, RELISEZ attentivement et recomptez vos mots, la contraction est un exercice de précision ! Les conseils généraux que j’évoquais à la fin de la méthode du commentaire sont évidemment à suivre.
2) L’essai
L’essai est une argumentation répondant à une problématique littéraire par le biais d’un raisonnement organisé et illustré d’exemples empruntés à des œuvres, à des lectures et connaissances personnelles ; naturellement, une introduction, un développement structuré et une conclusion sont nécessaires. Si cela fait penser à une dissertation, le travail est bien plus court et plus simple.
Comme pour le commentaire, quatre étapes s’imposent :
- L’analyse du sujet est une phase importante, où il convient donc de repérer (par exemple, en les surlignant) les mots-clés du sujet, d’un côté la consigne, de l’autre le contenu. Première chose, la présentation d’un sujet d’essai : il s’agit souvent d’une simple question (
Les écrits d’imagination permettent-ils de mieux comprendre la réalité ?
). La plupart du temps sont également rappelés à la suite des principes de méthode évidents (sous cette forme par exemple : Vous vous appuierez, pour répondre cette question, sur les livres VII à IX des Fables de La Fontaine, ainsi que sur les œuvres et textes que vous avez étudiées au cours de l’année dans le cadre du parcours associé à l’œuvre de La Fontaine et sur vos lectures et connaissances personnelles.
). J’ai utilisé, pour ces quelques exemples, une des œuvres du programme des années 2019-2020 et 2020-21, les livres VII à IX des Fables et son parcours associé.
La consigne est facile à analyser : soit elle est implicite, parce que le sujet se présente sous la forme d’une simple question (comme l’exemple ci-dessus) à laquelle il est simplement
demandé de répondre ; soit elle est explicite, et il faut identifier les attentes du sujet ; les verbes et expressions utilisés sont nombreux et ont chacun un sens précis : par exemple, expliquer, commenter
impliquent une analyse des propos ou de la pensée de l’auteur, discuter
un débat, étayer, justifier
l’approbation d’une thèse, réfuter
le contraire... Attention, il est aussi parfois demandé d’exprimer un point de vue personnel, et ne pas le faire revient à ne pas traiter l’ensemble du sujet.
L’analyse du contenu du sujet permet de déterminer son thème et s’interroger sur ce que le sujet en dit. De cette réflexion doit se dégager une problématique, que l’on peut définir comme l’ensemble des questions que pose le sujet et auxquelles l’essai doit répondre
; cette problématique définit donc un cadre précis, des enjeux à étudier, et orientera la suite de la réflexion. Par exemple, soit le sujet suivant : Pensez-vous que La Fontaine cherchait à solliciter davantage l’imagination de son lecteur ou sa réflexion ?
Les questions que peuvent impliquer ce sujet sont, par exemple : quel est l’objectif d’un fabuliste ? à qui s’adressaient ces fables ? quel lien existe-t-il entre l’imagination et la réflexion ? pourquoi faire parler des animaux ? etc.
Si la recherche d’une problématique reformulée nécessite trop de temps, il est possible, pour un essai, de se contenter de la question posée par le sujet. Vous ne disposez que de 2 heures, 2 h 30 maximum pour l’ensemble de l’essai.
- La recherche des idées suit celle de la problématique et se fait en fonction de celle-ci. Ces idées vont constituer la base de l’argumentation, et donc du développement de l’essai, ce sont d’un côté des arguments, de l’autre des exemples (je rappelle la différence, l’argument est un élément abstrait validant une thèse, alors que l’exemple est un fait concret qui illustre un argument). Cette recherche d’arguments s’opère en réfléchissant sur les questions liées à la problématique, mais aussi en se reportant (par la mémoire un jour d’examen !) aux cours de l’année (en particulier sur l’objet d’étude et sur l’œuvre dont il est question dans le sujet) – en effet, un aspect de la problématique a sans doute été abordé en cours ; d’où l’importance d’apprendre ses cours... Par ailleurs, il faut trouver des exemples pour illustrer la réflexion : on en trouve dans les textes étudiés en classe, mais aussi dans les œuvres lues pendant l’année, œuvre au programme et lecture cursive, sous la conduite de son professeur, et pourquoi pas dans les lectures personnelles. Néanmoins, les sujets portant désormais sur une œuvre, c’est cette œuvre qui est le fondement de la réflexion.
- L’élaboration du plan peut s’effectuer en même temps que la recherche des idées, voire auparavant : en effet, certains sujets semblent suggérer une ébauche de plan (par exemple à une question comme celle-ci
La poésie est-elle une manière de fuir la réalité ou de s’en approcher ?
on peut raisonnablement distinguer les deux aspects contraires évoqués et en faire les deux parties du développement), alors que d’autres nécessitent d’abord une réflexion (comme cet autre Quels liens la poésie entretient-elle avec le monde ?
) ; d’autre part, certains esprits ont plus de facilité à trouver des idées étayant une thèse qu’à adopter une démarche inverse. Quoi qu’il en soit, les étapes se chevauchent
, et l’on doit remanier la construction d’ensemble. Comme pour le commentaire, le but est d’organiser une démarche d’ensemble avec deux idées directrices (appelées parfois thèses), chacune validée par deux ou trois sous-parties constituées d’arguments (eux-mêmes illustrés d’exemples). Bien entendu, cette démarche doit répondre au sujet ! Dans cette structure, les arguments seront bien sûr au sein de chaque partie classés du plus simple au plus intéressant. Le meilleur plan est celui que l’on crée soi-même, mais il existe des modèles que l’on peut adapter au sujet et à sa réflexion personnelle :
– le plan dialectique est le plan traditionnel d’une dissertation, mais il ne convient pas pour tous les sujets. Composé de deux ou trois parties (thèse, antithèse, éventuelle synthèse), cette démarche permet de discuter un point de vue que l’on développe dans la première partie, que l’on nuance dans la deuxième, avant de proposer une éventuelle synthèse
qui n’est pas un mélange des deux, mais plutôt une nouvelle thèse. Par exemple, soit le sujet suivant : L’éducation proposée par Rabelais dans Gargantua pourrait-elle être pratiquée ne nos jours ?
(je m’inspire du programme encore en vigueur en 2024-25) ; on pourrait y répondre de la manière suivante : (I) Certains principes de l’éducation humaniste seraient encore valables de nos jours, mais (II) cette forme d’éducation peut sembler obsolète ; (III) en réalité, l’éducation ne dépend pas de l’époque mais des éducateurs (par exemple).
– le plan critique (ou par opposition). Ce type de plan est une adaptation
du plan dialectique ; il est utile aux élèves qui ont beaucoup d’arguments, mais ne parviennent pas à élaborer une troisième partie : en effet, un plan thèse / antithèse est envisageable et peut par exemple permettre de défendre une opinion ; par exemple, (I) certains affirment que les romans policiers ne sont pas des œuvres littéraires, (II) je conteste cette thèse pour diverses raisons. Dans ce cas, il est judicieux de terminer le développement par sa propre thèse. Dernière remarque : la contestation d’une thèse peut être partielle, et non totale (on parle de concession).
– le plan thématique (en deux ou trois parties) adopte une autre logique qui est moins argumentative, et convient à des sujets requérant une définition ; par exemple, face au sujet suivant : Pourquoi peut-on dire que la poésie n’est pas seulement un art de l’écrit ?
on pourrait répondre que la poésie est un art graphique, un art audible, et un art suggestif. Le plan thématique essaie de considérer les différents aspects d’une notion ou d’un problème, dans un sujet qui ne demande pas de discuter une thèse.
– le plan suggéré par le sujet est plus facile à élaborer, puisqu’il est plus ou moins explicite. Par exemple : Ionesco a écrit : Je ne fais pas de littérature. Je fais une chose tout à fait différente : je fais du théâtre.
Vous expliquerez l’affirmation du dramaturge, puis vous vous demanderez si elle est justifiée.
Pour répondre, trois parties s’imposent, la première analyse la citation, et les deux suivantes la discutent – pour ce type particulier de sujet, on parle quelquefois de plan explicatif.
– Il existe d’autres types de plan : comparatif (pour comparer deux notions, on analyse leurs points communs, leur différences, et on établit un bilan), analytique (pour étudier un problème, on s’intéresse aux causes, aux conséquences et aux éventuelles solutions).
J’ai proposé ci-dessus des plans en deux ou trois parties. Il me semble que le temps consacré à un essai (après la rédaction de la contraction) appelle plutôt une démarche en deux parties.
- La rédaction. Je rappelle qu’il ne faut pas tout rédiger au brouillon (voir mes explications à propos du commentaire). Voyons donc maintenant le contenu des parties du devoir (des points communs avec le commentaire ne vous échapperont pas !) :
– L’introduction comprend quatre éléments :
1) une entrée en matière (certains parlent d’amorce
) qui est une réflexion générale qui situe le sujet dans son contexte (objet d’étude, thème, époque, etc.). Il faut à tout prix éviter les expressions trop générales commede tout temps, depuis que l’homme est homme, depuis la nuit des temps...
qui n’ont pas vraiment de sens précis et qui, surtout, sont parfois fausses ! Cette entrée en matière doit bien sûr présenter l’œuvre au programme concernée par le sujet...
2) la présentation du sujet qui explicite le contenu du sujet en le reformulant.
3) la problématique formulée sous forme de question directe ou indirecte (nous pourrons nous demander si...
) qui rappelle le ou les problèmes soulevés par le sujet. Il est parfois plus simple, comme indiqué ci-dessus, de reprendre la question du sujet, faute de temps...
4) l’annonce du plan qui, en une phrase aussi légère que possible, présente les (deux) grandes parties du développement. Il est possible de les présenter sous forme de questions.
L’introduction d’un essai occupe aussi un seul paragraphe (l’annonce du plan peut éventuellement être détachée), et dépasse rarement dix à quinze lignes.
– Le développement comprend deux grandes parties, subdivisées en plusieurs paragraphes : chaque partie commence par une introduction de deux lignes qui en rappelle l’idée générale qui y est développée ; ensuite, autant de paragraphes que de sous-parties, dans lesquels se développent les arguments accompagnés de leurs exemples et d’éventuelles citations entre guillemets (" "). Enfin, chaque grande partie s’achève par un bilan partiel.
Nous avons vu, à propos du commentaire, qu’entre deux grandes parties du développement il fallait une transition : pour l’essai, elle est constituée de la conclusion partielle de la première partie et de l’introduction partielle de la seconde (par exemple, Ainsi avons-nous vu l’opinion de [...] Or, cette affirmation est contestable, puisque [...]
; la première phrase conclut la première, la seconde annonce thème et sous-partie de la deuxième). Ce paragraphe de transition constitue un paragraphe indépendant entre les deux parties.
– La conclusion comprend trois parties, dont une est facultative :
1) un bilan mettant en valeur les points forts du raisonnement et répondant à la problématique définie en introduction. Ce doit être uniquement une synthèse, et non pas l’occasion d’ajouter un nouvel argument ou exemple.
2) éventuellement un avis personnel sur le sujet. Attention, si le sujet réclame explicitement une opinion (pensez-vous que [...], partagez l’opinion de X [...], etc.), celle-ci doit apparaître au cours du devoir ; si vous ne l’avez pas encore exprimée, c’est le moment. Si aucune opinion personnelle n’est requise, il n’est pas interdit d’en donner une.
3) enfin, une ouverture qui permet d’élargir la réflexion vers un problème lié au sujet ou vers des considérations plus générales...
Dix lignes (en un seul paragraphe) me semblent un maximum pour la conclusion.
– Je vous renvoie, pour terminer aux conseils généraux que j’évoquais à la fin de la méthode du commentaire. J’ajouterai que dans un essai, la logique du raisonnement est essentielle, et qu’il convient d’y prêter grandement attention lors de l’élaboration (et de la relecture), d’autre part, que la connaissance de l’œuvre est indispensable et constituer un atout si elle est judicieusement utilisée.
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L’oral.
Les principes de l’épreuve sont les suivants :
- Premier point, contrairement à l’écrit, cette épreuve orale est similaire pour les séries générales et technologiques.
- L’épreuve dure vingt minutes en face d’un examinateur et comprend deux parties de respectivement douze et huit minutes ; trente minutes sont accordées pour la préparation de l’épreuve ;
- La première partie (appelée exposé) consiste à expliquer un texte ; la seconde est un
entretien
avec l’examinateur à partir de la présentation d’une œuvre vue pendant l’année ;
- Le texte à expliquer est choisi par l’examinateur sur une liste (appelée
descriptif des activités
) reflétant le travail de l’année de première : y figurent les textes étudiés, ainsi que les questions abordées pendant l’année par le professeur, les ouvrages lus, les activités annexes réalisées dans le cadre du cours de français (voir ici un exemple de descriptif). Les textes pami lesquels l’examinateur fait son choix appartiennent à une des quatre œuvres complètes au programme ou à un des quatre groupements de textes liés à un parcours associé : ces œuvres et parcours associés dépendent du programme annuel (les élèves étudient théoriquement vingt-quatre textes en séries générales, seize en séries technologiques, soit respectivement trois ou deux textes par œuvre ou parcours associé, nombres ramenés à vingt et douze en 2020) ;
- L’entretien permet à l’examinateur de vérifier les connaissances du candidat sur l’œuvre qu’il présente : celle-ci figure sur le descriptif et a été choisie par les candidat parmi celles qui ont été vues ou étudiées pendant l’année. Le candidat propose d’abord une présentation de cette œuvre, puis répond aux questions de l’examinateur à la fois sur cette œuvre et sur la présentation qu’il en a faite ;
- Cette épreuve nécessite donc une préparation régulière tout au long de l’année de première.
L’exposé
Je l’ai dit, la première partie de l’oral est une explication d’un texte, qui comporte trois parties distinctes notées séparément :
- d’abord une présentation du texte suivie d’une lecture de celui-ci à haute voix, lecture notée sur 2 points ;
- puis une explication linéaire du texte, c’est-à-dire une analyse qui suit l’ordre du texte, notée sur 8 points ;
- enfin une analyse grammaticale d’une phrase du texte, question posée par l’examinateur avant le temps de préparation, notée sur 2 points.
Je vais indiquer, dans un premier temps comment préparer cet exposé, puis comment le présenter devant l’examinateur :
La préparation
- La première étape a lieu tout au long de l’année. Puisque l’épreuve porte sur le programme, le cours (et en particulier, l’analyse des textes fprogramme2019aite en classe) doit être connu et appris au jour le jour, pour être seulement révisé avant l’examen. Quant aux textes expliqués en classe, susceptibles de devenir un texte d’examen, je vous conseille, pour chacun d’entre eux, de faire une fiche avec les éléments indiqués par le professeur, ceux recherchés dans un dictionnaire (le vocabulaire inconnu, la biographie de l’auteur, etc.), fiche qui sera bien utile aux moments des révisions. Cette méthode permet un apprentissage en douceur, et si vous n’avez pas compris un point abordé par le professeur, vous vous en rendrez compte aussitôt ;
- Maintenant, le jour de l’examen. L’examinateur a choisi (souvent à l’avance, car les descriptifs lui auront été transmis pour qu’il les connaisse) un texte et une question de grammaire. Par exemple :
Vous ferez l’explication linéaire de la fable de La Fontaine « Les Deux Coqs » et analyserez la syntaxe des vers 3 à 5.
Muni de brouillon, vous avez trente minutes pour élaborer votre réponse ;
- Attention à ne pas oublier la question de grammaire : quelques minutes au début ou à la fin du temps de préparation suffisent pour recopier l’énoncé à analyser sur une feuille de brouillon, puis souligner et identifier les mots ou groupes de mots constituant cette phrase, enfin noter les éléments d’analyse répondant précisément à la question ;
- La lecture du texte (rapide, puisqu’il est censé être connu...) s’impose. Puis vient l’analyse du texte qui est facilitée par la connaissance de celui-ci ; attention, il ne s’agit pas de reprendre tous les éléments d’analyse vus en classe, mais de sélectionner ceux qui correspondent à la question posée (J’ai rappelé sur cette autre page comment procéder pour analyser un texte – recherche du contexte, des procédés, interprétation de ceux-ci, etc.). On peut noter sur une feuille de brouillon les remarques et analyses faites au fil du texte en indiquant la ligne ou le vers sur la gauche ;
- Enfin, dans le temps qui reste, construction de la réponse, donc élaboration du plan en regroupant les éléments d’analyse selon la progression du texte (son plan), de l’introduction et de la conclusion (éventuellement rédigées) ; introduction, plan du texte et conclusion, peuvent figurer sur une autre feuille de brouillon.
Le déroulement
En face de l’examinateur, les douze minutes de l’exposé se décomposent en quatre étapes obligatoires :
- L’introduction ressemble à celle d’un commentaire écrit : à une rapide entrée en matière rappelant le contexte historique ou littéraire, succède une présentation de l’auteur (non une biographie, mais quelques traits essentiels) et du texte (titres, époque, enjeux, objet d’étude, contenu et grandes caractéristiques) ;
- La lecture du texte à haute voix. Moment essentiel, puisqu’elle doit montrer à l’examinateur que vous avez compris le texte, que vous lirez donc de manière expressive et en adoptant un ton adéquat ! Cette lecture a lieu après la présentation du texte et avant l’annonce du plan (étape suivante). Vous avez deux minutes pour introduction et lecture. Une bonne lecture nécessite un entraînement (et une bonne connaissance du texte...) : impensable de buter sur chaque mot, d’oublier les liaisons ("vous êtes aimable" à prononcer "vou-z-êt[e]z-aimabl[e]"), de ne pas tenir compte du rythme et de la ponctuation (la voix descend et marque une pause à chaque point, par exemple – les vers ont aussi un ryhtme prosodique qu’il convient de respecter) ! Vous pouvez annoncer cette lecture (
Je vais maintenant procéder à la lecture du texte.
) ou l’entamer directement ; l’examinateur vous interrompra si le texte est long (cela ne signifie en rien que vous êtes en faute !). Dernière chose, si vous l’oubliez et que vous vous souveniez au cours de la suite, proposez à l’examinateur de lire à la fin ;
- Le développement commence par la formulation d’une problématique, puis l’annonce des mouvements du texte du texte (le plan selon certaine terminologie). Ensuite vous développez l’analyse, mouvement par mouvement, en suivant l’ordre du texte, en enchaînant entre eux les différents éléments par des connecteurs (d’abord..., ensuite..., de plus...) et en vous référant systématiquement aux termes et procédés du texte que vous expliquez ;
- La conclusion fait un rapide bilan de l’explication et apporte une réponse à la problématique. L’exposé peut s’achever par une ouverture vers l’œuvre, le groupement, l’objet d’étude. Explication et conclusion se déroulent en huit minutes ;
- Enfin, il faut répondre à la question de grammaire. Il est prévu deux minutes pour cela.
On peut aussi considérer que cette première partie de l’épreuve se déroule en douze minutes.
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L’entretien
L’entretien comporte deux parties bien distinctes. Dans un premier temps, le candidat présente l’œuvre qu’il a choisie, puis dans un second temps, répond aux questions posées par l’examinateur, suite à cette présentation.
Voyons le contenu des ces deux parties :
La présentation (environ trois minutes)
Tout d’abord, de quelle œuvre s’agit-il ? Le candidat doit choisir, parmi les œuvres complètes vues pendant l’année, celle qu’il pense le mieux connaître : ces œuvres littéraires peuvent être celles qui sont au programme (chaque professeur en étudie quatre, une par objet d’étude) et celles qui font l’objet d’une lecture cursive (chaque professeur doit obligatoirement en faire lire au moins quatre, une par objet d’étude). Le livre choisi doit être compris et facilement exploitable par le candidat, qu’il ait eu des cours sur lui ou non.
Cette présentation se déroule en plusieurs temps :
- une courte introduction identifie l’œuvre en indiquant son auteur, son titre, son genre littéraire, sa date de publication, le courant auquel elle appartient, et enfin le sujet qu’elle aborde ;
- ensuite, il faut donner, tout aussi rapidement, quelques éléments significatifs, par exemple, les personnages (si c’un roman ou une pièce de théâtre), sa construction, les grands thèmes, etc (pour cette étape et la précédente, une minute suffit) ;
- la suite doit être plus personnelle : ainsi devez-vous expliquer pourquoi vous avez choisi cette œuvre en vous appuyant sur des arguments et exemples précis (citer le titre ou quelques vers d’une fable ou d’un poème), puis ce qui vous a touché dans ce livre, en justifiant également, ce qui vous semble intéressant en tant que lecteur individuel ; cette étape est la plus importante, car on attend, en deux minutes (trois maximum) une véritable argumentation qui s’appuie sur une connaissance exacte de l’œuvre ;
- un rapide bilan permet de conclure et de laisser la main à l’examinateur.
L’entretien avec l’examinateur
Nous allons maintenant voir quelles questions l’examinateur peut poser, avant de nous intéresser à la manière d’y répondre ; on peut les classer en quatre catégories selon leur degré de proximité avec la présentation (selon toute logique, l’examinateur devrait commencer par les premières, mais, comme l’entretien est « improvisé », l’ordre des questions n’est pas défini !) :
- les questions portent avant tout sur le contenu de la présentation : l’examinateur peut vous faire préciser un point de votre propos, vous demander de développer un élément, d’expliquer une phrase qui a semblé obscure ou mal formulée (par exemple) ;
- deuxième catégorie de questions, sur l’œuvre en elle-même : l’examinateur peut poser des questions précises sur cette œuvre qui est censée être connue (personnages, thèmes, structure, etc, autant d’éléments que vous avez pu indiquer ou passer sous silence précédemment) ;
- enfin, les questions peuvent porter sur l’objet d’étude, mais théoriquement, l’entretien portant exclusivement sur l’œuvre présentée, l’examinateur ne devrait y avoir recours que si le candidat se montre totalement muet sur l’œuvre qu’il propose.
Voyons maintenant comment répondre à ces questions :
- Première chose, il faut apporter une réponse claire et précise, cela va de soi ! Si vous n’avez pas saisi ou compris l’intitulé, demandez (poliment) à l’examinateur de répéter, ou de reformuler ;
- De même, il est parfois préférable de prendre le temps de réfléchir (quelques secondes, pas plus !) – attention, la définition d’une comparaison ne devrait pas se faire attendre ;
- Il est parfois nécessaire de justifier en s’appuyant sur un texte (il faut de toute façon être le plus précis possible dans ses références (« Dans le chapitre 3 du conte », « dans la fable “Le Gland et la Citrouille” », « dans l’épilogue de La Peau de chagrin », « dans le sonnet “Correspondances” » etc) ;
- Si la question appelle un oui ou un non (
Voltaire critique-t-il Dieu ?
), il faut souvent préciser cette réponse, en apportant des raisons, des arguments, voire en nuançant (Il ne critique pas Dieu lui-même, mais les religions, en effet...
) ;
- Certaines réponses exigent un développement plus important ; dans ce cas, quelques éléments de structure sont nécessaires (
d’abord... ensuite...
) ;
- Enfin, soyez franc et poli ! Si vous commettez une erreur, reconnaissez-le... Et attention au bluff ! N’essayez pas de faire croire que vous avez lu un roman si ce n’est pas vrai : l’examinateur s’en rendra compte et n’appréciera pas... N’accusez pas non plus votre professeur de tous les maux de la terre...
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