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et comme Alexandre, je souhaiterais qu’il eût d’autres mondes, pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses. (Molière, Dom Juan)

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Il est également possible que certains aspects de cette page soient modifiés en fonction de l’évolution des consignes officielles qui manquent encore de précision.

L’épreuve de « Culture Générale et Expression » (Français) du B.T.S.

Mon propos concerne les étudiants qui passent l’épreuve en fin de deuxième année (et non en contrôle continu qui se déroule dans des conditions particulières), et qui ont cette matière à l’examen. Je l’ai indiqué ici.


Principes

Les questions

L’essai

Tout d’abord un exemple de sujet (non donné à l’examen) (il s’agit d’un fichier .pdf).

Principes

Les principes de l’épreuve sont les suivants :

Les questions

La base du sujet est un dossier parfois appelé « corpus », constitué de documents de diverses natures : la plupart sont des textes d’idées (articles, extraits d’essais, par exemple), mais parfois un texte littéraire (extrait de roman ou de pièce de théatre, poème, fable) peut y figurer, et assez souvent également un document iconographique (c’est-à-dire une image, telle qu’un dessin de presse, une affiche, une publicité, des vignettes de bande dessinée). Ce à quoi il faut s’intéresser dans ces documents, ce sont les idées (formulées explicitement, sous-entendues, déduites de l’analyse d’un texte ou d’une image).

L’objectif de l’exercice est de montrer une fine compréhension de chaque document du dossier, mais aussi et surtout des enjeux de l’ensemble des documents du dossier. Les questions posées permettent donc de cibler les points de convergence et de divergence entre ces documents.

Ainsi les réponses répertorieront les enjeux communs aux documents et les rapporteront au sein d’un ou plusieurs développements construits et illustrés de références aux textes ; chaque réponse comprendra donc quelques paragraphes, précédés d’une brève introduction et suivis d’un rapide bilan – l’ensemble est bien entendu entièrement rédigé.

⚠ Les documents officiels n’indiquent pas pour l’instant si les idées doivent être seulement reformulées ou s’il faut accompagner ces reformulations de citations précises des documents.

Voyons maintenant comment procéder pour répondre à ces exigences :

  1. Première étape essentielle, la lecture. Tout d’abord, celle de l’ensemble du dossier pour une première approche globale : il faut parvenir à comprendre chacun des documents et aussi percevoir les liens qui les unissent. Pour cela, il faut s’aider du paratexte (rappelons qu’il s’agit des éléments extérieurs au texte apportant des informations sur celui-ci, titre, auteur, date de publication, « chapeau »...), et noter sur un brouillon le thème du dossier (ce dont il parle précisément) et l’idée générale de chaque document (thèse, grands thèmes, éventuellement quelques idées fortes).
  2. Il faut ensuite analyser chaque question, en repérant d’une part le ou les documents concernés par la question, d’autre part les mots-clés qui déterminent le contenu à rechercher, enfin les éléments de consigne qui indiquent le travail à réaliser (analyser, expliquer, comparer, confronter, etc).
  3. Ensuite, il faut procéder au relevé des éléments de réponse. Pour cela deux méthodes possibles :
    – (1) une méthode empirique, plus intuitive, qui consiste à repérer dans les documents les grandes idées et les exemples susceptibles de les illustrer, puis à les classer en associant ces éléments aux questions posées (l’usage de surligneurs de couleurs différentes est fortement recommandé) ;
    – (2) une méthode plus rigoureuse consiste à procéder par l’intermédiaire d’un tableau synoptique de confrontation ; cette méthode ayant ma préférence, je vais en détailler les étapes. On commence par tracer un tableau avec autant de colonnes que de documents plus une colonne qui servira pour le bilan ; il servira à noter les idées des différents documents et à étudier les convergences entre elles. Ensuite, on choisit le texte comportant le plus d’idées, et on reformule les idées en lien avec les questions. Puis on procède de la même façon avec un autre texte d’idées, mais en plaçant les idées dans le tableau en fonction de l’analyse du document précédent : des idées semblables sont placées sur une même ligne, ce qui permet d’établir un bilan provisoire. Enfin, on termine en analysant les autres documents, d’abord les textes, puis les images et tableaux statistiques qu’il faut interpréter, en remplissant chaque colonne suivant les principes énoncés ci-dessus et en complétant la colonne bilan. Ainsi les idées des documents se retrouvent-elles reformulées dans le tableau. Pour savoir comment analyser les différents types de documents, voir cette page. Dernière remarque, ce tableau n’est qu’une aide pour le brouillon et ne doit pas être remis avec la copie ! Il doit en outre être réalisé rapidement...
  4. Vient ensuite l’élaboration des réponses. Celles-ci reprennent les éléments de confrontation obtenus à l’étape précédente. En fonction des questions posées, il faut construire une petite progression (un à trois éléments) comportant des explications et des exemples illustratifs.
  5. Phase finale : la rédaction. Même si l’épreuve comprend une seconde partie, je vous conseille fortement de rédiger au propre les réponses aux questions avant d’attaquer la suite ; on peut considérer qu’au bout d’une heure et demie la première partie doit être achevée. Autre conseil : étant donné le temps limité, il n’est pas possible de tout rédiger au brouillon, donc le jour de l’examen, seules les phrases d’introduction et de conclusion doivent être rédifées au brouillon, le reste sera écrit au fur et à mesure à partir du plan détaillé que l’on a préparé. Voyons maintenant le contenu des parties de chaque réponse :
    Une introduction rappelant l’objet de la question et indiquant les documents concernés par la question (on peut présenter ces documents, auteur, titre de la source (souligné), date de publication et éventuellement idée générale qu’il défend).
    Il est aussi important au début de la réponse à la première question de mentionner le thème précis du dossier, du moins l’angle sous lequel le thème au programme est abordé.
    Cette phase introductive se fait en un paragraphe et ne comprend que quelques lignes.

    – Ensuite le corps de la réponse, en un ou plusieurs paragraphes (suivant le degré d’élaboration – rappel : une idée = un paragraphe) rédigé sous forme de phrases complètes (comme l’ensemble du devoir, nous l’avons vu) où vous apportez les éléments répondant précisément à la question en justifiant par des explications claires ou des références aux documents, en n’oubliant pas de relier les paragraphes, mais aussi les phrases (lorsque c’est nécessaire) avec des liens logiques adéquats.

    Une conclusion sous la forme d’un rapide bilan mettant en valeur les points essentiels de la réponse.
    Deux ou trois lignes (suivant le contenu) en un seul paragraphe sont un maximum pour cette phase conclusive.

    Cette structure doit être répétée pour chaque réponse – à adapter en fonction de la question.

    – Pour terminer, des conseils évidents... Soignez la présentation, votre copie doit être lisible et aérée – passez des lignes entre les réponses, marquez l’alinéa au début d’un nouveau paragraphe, n’allez pas constamment à la ligne (une idée, un paragraphe). Une RELECTURE s’impose également, soit avant de passer à la suite, soit à la fin du temps imparti, pour éliminer fautes d’orthographe, de grammaire, de conjugaison, de logique. Vous devez donner envie au correcteur de vous mettre une bonne note avant même qu’il ne juge le contenu !

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L’essai

L’exercice est facile à comprendre : il s’agit, tout en répondant à une question posée, d’exprimer une opinion personnelle sur le dossier, un document, le thème abordé (ou une question qui leur reliée). Donc l’exercice ressemble à une argumentation, voire une dissertation, même s’il n’en a pas les ambitions, pour des raisons évidentes de temps. Je rappelle que si l’on consacre une heure et demie à la première partie de l’épreuve, il reste seulement quatre-vingt-dix minutes (la même durée) pour cette seconde partie. Je vais détailler la méthode ci-dessous, mais vous pouvez aussi vous référer à celle que je propose pour l’épreuve de français de fin de première technologique ; l’essai de B.T.S. demande donc de construire une argumentation illustrée d’exemples et d’exprimer une position face à un problème, mais elle a une particularité appréciable, puisqu’elle porte sur le même sujet que le dossier (mais la problématique peut être différente), et s’inscrit de ce fait dans le thème au programme ! Cela signifie qu’un des moyens de la réussir repose dans la préparation faite en classe, puisque les sujets de l’examen peuvent éventuellement porter sur une question abordée dans l’année au cours de l’étude du thème au programme – la question peut avoir été traitée sous un autre angle, vue de manière détournée... Ainsi la connaissance du programme vous fournit-elle des éléments (idées, exemples) utilisables le jour de l’examen.

Particularité à noter, deux sujets au choix sont proposés. Il faut bien sûr n’en réaliser qu’un seul.

Concrètement comment allons-nous procéder ? En suivant les cinq étapes que voici :

  1. Tout d’abord, le choix du sujet. Les deux sujets sont, nous l’avons dit, en lien avec le thème du dossier (donc celui qui est au programme), et ils invitent explicitement les candidats à « appuy[er] sur le travail de l’année, sur le corpus [autre nom du dossier] » (pour citer la consigne du sujet de référence). Ces sujets se présentent donc sous la forme d’une question directe ; elle peut être fermée (à laquelle on peut répondre oui ou non avec des nuances) ou ouverte ; elle peut aborder un problème général ou être en lien explicite avec les documents du dossier (un ou plusieurs), etc. L’important est de choisir rapidement le sujet qui certes vous plaît, mais surtout celui que vous comprenez le mieux et pour lequel vous savez que vous trouverez facilement idées et exemples. Par exemple, vous éliminerez un sujet portant sur un texte dont vous n’êtes pas sûr d’avoir saisi tous les enjeux.
  2. Ensuite, il faut analyser le sujet choisi (la question posée). Deux éléments sont à déterminer : le thème, c’est-à-dire ce sur quoi la réflexion doit porter (le repérage des mots importants permet de le trouver – il est de toute façon lié au dossier et au thème du programme) ; la consigne, qui indique ce que l’on attend de vous (elle rappelle d’une part les principes de l’exercice, comme la présence d’un développement construit, d’exemples, d’un point de vue personnel, mais surtout la tâche à réaliser, défendre une thèse, la réfuter, expliquer, commenter, exprimer une opinion, etc). L’analyse du sujet permet se définir la problématique, à laquelle le développement répondra.
  3. Ensuite, nous allons rechercher les idées qui constitueront la base de l’argumentation. Un principe à ne pas oublier, c’est la nécessité d’exprimer un point de vue personnel, donc les arguments et exemples doivent refléter cette prise de position, et l’étayer. Pour trouver des idées, il faut d’abord réfléchir ! et noter ce qui vient à l’esprit (arguments, réflexions abstraites ou théoriques, ou exemples, situations concrètes). Ensuite, on peut chercher dans le dossier proposé comme sujet, dans ses souvenirs des cours de l’année (le thème a été étudié !), dans ses lectures et connaissances personnelles (expériences, conversations (sérieuses) en famille ou entre amis... On peut enfin trouver d’autres éléments en se posant des questions sur ce que l’on a trouvé : pourquoi pense-t-on telle idée ? quelle est la cause de telle autre ? quelle conséquence peut-on tirer de telle autre ? telle idée se justifie sur le plan économique, est-ce le cas sur le plan sociologique ?
  4. Selon toute logique, il faut ensuite élaborer le plan. Celui-ci comprend deux parties subdivisées en deux ou trois sous-parties organisant l’argumentation en une démarche cohérente. On attend une démarche progressive (des idées différentes enchaînées selon une logique cohérente), et pour cela, certains types de plans traditionnels peuvent être utilisés :
    – le plan dialectique (ou son adaptation, le plan critique) convient tout-à-fait à la démarche demandée, puisqu’il permet d’exprimer des points de vue différents, voire nuancés ; voici quelques exemples adaptables : (I) si certains pensent qu’il faut faire confiance au progrès, (II) moi, au contraire je me méfie de cette constante marche vers l’avant (deux parties opposées) ; (I) Hugo apporte beaucoup d’arguments à son époque contre la peine en faveur de l’abolition de la peine de mort, (II) je pense que sa thèse se justifie davantage dans une société dont les idées sont plus ouvertes (deux parties qui se complètent) ; (I) Je partage l’opinion de Beauvoir sur le féminisme, (II) néanmoins certains de ces arguments me semblent excessifs (deux parties partiellement opposées) – notez que je n’ai pas proposé d’exemples en trois parties, car il me semble que le temps imparti permet difficilement d’élaborer une telle démarche ;
    – le plan thématique est utilisable, mais il permet souvent de ne développer qu’un seul point de vue (rappelons que le sujet est abordé sous différents aspects (sociologique, politique, économique) qui peuvent constituer les parties du développement) ;
    – les plans comparatif et analytique sont éventuellement possibles (voir ce que j’en dis à propos de l’É.A.F.).
    Trouver les deux grandes parties du plan est important, mais il faut ensuite classer et ordonner les arguments et exemples que l’on a trouvés pour bâtir un raisonnement solide et cohérent.
  5. Pour terminer, la rédaction. Je vous conseille de préparer la rédaction de l’introduction et de la conclusion au brouillon (ce sont les première et dernière impressions que le correcteur reçoit de votre essai, autant les réussir, et, si l’on manque de temps, il est préférable de recopier une conclusion préparée à l’avance que de la bâcler en l’improvisant à toute vitesse). Le contenu des différentes parties de l’exercice est traditionnel :
    L’introduction comprend quatre éléments :
        1) une entrée en matière, réflexion générale qui situe le sujet dans son contexte et fait le lien avec le dossier ou le thème au programme. Il faut à tout prix éviter les expressions trop générales comme de tout temps, depuis que l’homme est homme, depuis la nuit des temps... qui n’ont pas vraiment de sens précis et qui, surtout, sont parfois fausses ! ;
        2) la présentation du sujet qui rappelle la question posée en la reformulant et en l’expliquant en une phrase ou deux. Si le sujet repose sur une citation, il faut la reproduire entre guillemets si elle est brève ou la résumer, et surtout en rappeler l’auteur !
        3) la problématique qui annonce la question à laquelle le développement répondra (éventuellement, si vous n’arrivez pas à reformuler une problématique, il est possible de reprendre la question posée par le sujet sous la forme d’une problématique (nous nous demanderons si/pourquoi/comment...), en prenant bien sûr soin d’en expliquer les enjeux) ;
        4) l’annonce du plan qui, en une phrase aussi légère que possible, présente les deux grandes parties du développement.
    L’introduction comporte un seul paragraphe d’environ 6 à 10 lignes.

    La conclusion comprend trois parties, dont une est facultative :
        1) un bilan reprenant l’essentiel de l’argumentation et répondant à la problématique définie en introduction ;
        2) éventuellement une prise de position claire si celle-ci n’a pas été formulée dans le bilan ;
        3) une ouverture qui permet d’élargir la réflexion vers un autre problème lié à celui abordé dans le sujet.
    Dix lignes en un seul paragraphe sont un maximum pour la conclusion.

    Le développement comprend, je l’ai déjà dit, deux grandes parties, subdivisées en plusieurs paragraphes : chaque partie commence par un paragraphe introductif qui en rappelle l’idée générale ou la thèse développée et annonce le contenu des sous-parties ; ensuite, autant de paragraphes que de sous-parties, dans lesquels est développée l’argumentation : le ou les arguments validant la thèse, accompagnés des exemples qui les illustrent. Enfin, chaque grande partie s’achève par une phrase de bilan.
    Entre les deux grandes parties du développement il faut une transition, qui est constituée de la conclusion partielle de la première partie et de l’introduction partielle de la suivante.
    N’oubliez pas de mettre en valeur vos idées, en ayant recours aux procédés traditionnels de l’argumentation (emploi de la première personne (je ou nous qui est utilisé de façon plus usuelle), de termes valorisants pour convaincre de la validité de votre thèse, ou au contraire de termes péjoratifs, par exemple, pour manifester votre déapprobation ou pour aider à réfuter celle d’un adversaire) ; cette page, consacrée aux procédés de l’argumentation peut vous donner des pistes à suivre.

    – Les conseils donnés à propos de la première partie de l’épreuve sont toujours valables : soignez la présentation, RELISEZ à la fin ! L’expérience m’a montré que, quelle que soit l’épreuve, la totalité du temps imparti est nécessaire à la pleine réalisation du travail... Donc essayez de garder dix minutes ou un quart d’heure pour corriger les erreurs d’inattention et autres fautes de logique, qui émaillent, malheureusement, nombre de copies.

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