Je signale que les modalités des épreuves et les méthodes sont similaires pour le latin et le grec.
L’écrit, pour commencer.
Rappelons que les élèves concernés par cette épreuve écrite passent un baccalauréat série L et doivent avoir choisi le latin comme « Option de spécialité ».
Cet écrit consiste en une épreuve de 3 heures, avec un coefficient 4. Le candidat, qui peut s’aider d’un dictionnaire latin-français, compose sur un sujet comportant 3 éléments :
L’oral maintenant.
Rappelons que l’épreuve orale concerne les candidats passant un baccalauréat général : il s’agit d’une option, affectée d’un coefficient 3 (si le candidat la choisit comme première option – sinon, coefficient 2), et seuls compteront les points au-dessus de la moyenne.
L’épreuve orale se déroule en 15 minutes devant un examinateur, précédées d’une période de préparation de 30 minutes. Elle consiste à traduire et commenter un texte latin vu pendant l’année. En effet, le candidat présente à l’examinateur une liste (ressemblant au descriptif de l’EAF) sur laquelle figure entre autres les textes étudiés pendant l’année, regoupés en séquence et reflétant la progression adoptée par le professeur. L’examinateur demande à l’élève de traduire une partie d’un texte que celui-ci connaît (en principe puisqu’il figure sur cette liste) et de commenter ce texte.
À la suite de la prestation du candidat sur texte, l’examinateur a le loisir d’interroger celui-ci sur d’autres points en relation avec le texte et le programme (questions de grammaire, de civilisation, etc) enfin, dernière partie de l’épreuve : le candidat est amené à commenter quelques lignes d’un texte latin accompagné de sa traduction – cette dernière partie ne peut en théorie faire perdre de points au candidat.
Le temps de préparation est utilisé pour à la fois la traduction, le commentaire du texte et ce commentaire improvisé.
L’oral.
Je commence par l’oral, car la méthode est simple à comprendre et à appliquer !
Puisque le jour de l’examen, il est demandé au candidat de traduire et commenter tout ou partie d’un texte étudié au cours de l’année, il est évident qu’un apprentissage régulier pendant l’année, et une révision avant les épreuves, sont à conseiller fortement !
Le jour de l’épreuve, il faut travailler efficacement : l’examinateur indique clairement le texte à commenter, la partie à traduire, et fournit un taxte et sa traduction pour la dernière partie de l’épreuve : laissez de côté cette partie pour la fin du temps de préparation, et concentrez-vous sur le reste.
– Commencez par vous remémorer le texte, son contexte, puis repérez de quel passage il s’agit, et notez rapidement la traduction que vous devez connaître, puis vérifiez à l’aide du texte latin que vous n’avez oublié aucun mot (un dictionnaire est fourni, mais n’y perdez pas votre temps ! Vous pouvez d’ailleurs apporter le vôtre, en cas où le centre d’examen n’y ait pas pensé).
– Notez ensuite les grandes lignes de votre commentaire (ne rédigez qu’introduction et conclusion), avec quelques citations.
– Analysez enfin (en fonction de votre temps) la traduction proposée en repérant la façon dont le texte français traduit les expressions idiomatiques du latin, les écarts entre les deux textes (grammaire, vocabulaire, etc.).
Devant l’examinateur :
– Respirez ! Introduisez votre texte (quelques mots sur l’auteur, sur l’œuvre, présentation du texte et de ses enjeux) ;
– Lisez à haute voix l’ensemble du texte (l’examinateur vous arrêtera) ;
– Traduisez la partie indiquée en citant les mots latins par groupes logiques (sujet + verbe, nom + adjectif, par exemple), et en donnant la traduction mot-à-mot (et en reformulant éventuellement) ;
– Annoncez le plan du développement de votre commentaire, puis procédez à l’analyse du texte en vous appuyant sur des citations, en n’omettant pas d’articuler les analyses avec des mots de liaison ;
– Concluez en rappelant les idées essentielles, et en faisant un parallèle avec un autre texte étudié (par exemple) ;
– L’examinateur posera ensuite des questions sur le texte, la traduction, le commentaire, la grammaire auxquelles il faudra répondre clairement ;
– Il vous demande pour finir (cela peut se passer avant l’entretien) de commenter le texte et sa traduction.
L’écrit.
Je rappelle que le sujet comporte un texte latin en grande partie traduit, une série de questions et une version.
Vous trouverez des exemples de sujets sur cette page.
1. Les questions
La méthode est très proche de celle des questions sur un corpus (bac de français) ; bien sûr il n’y a qu’un texte, mais il s’inscrit dans un programme étudié au cours de l’année, et il faut répondre en s’appuyant sur des citations du texte latin sauf demande expresse. Attention : contrairement aux épreuves de langue vivante, les réponses sont à rédiger non en latin, mais en français (correct, cela va de soi).
Ces questions peuvent porter sur les points suivants (liste non exclusive) :
– le sens du texte ;
– un point de traduction ;
– un problème de grammaire (emploi des temps, sens d’une conjonction...) ;
– des figures ou procédés rhétoriques ;
– l’entrée du programme (à partir du texte) ;
– l’énonciation, le genre, le registre, etc.
La plupart du temps les procédés sont destinés à éclairer l’interprétation du sens.
Dans le détail, voici comment procéder :
Retour au début de la méthode de l’écrit
2. La version
La version latine, exercice d’excellence autrefois, était redoutée en raison de la difficulté des textes (et de certains auteurs latins, comme Tacite...). Aujourd’hui, loin d’être galvaudée, elle vise humblement à vérifier la connaissance de la langue latine et les qualités de rédaction des candidats courageux qui s’intéressent aux langues anciennes...
L’exercice consiste donc à traduire en un français correct une section du texte latin composant le sujet, laquelle comprend entre 50 et 60 mots, soit quelques phrases. La moitié des points lui est consacrée, mais il me semble qu’une heure suffit pour les questions, et qu’une heure trois-quart permet de se pencher sur un texte qui peut se révéler difficile à saisir (il reste 15 minutes sur les 3 heures pour se relire).
Comment procéder pour cet exercice ? Voici les étapes que je vous propose :
Pour finir, quelques conseils supplémentaires :
voces auditae suntdevient on entendit des voix) ;
bonus, un homme bon, de bien,
malum, une chose mauvaise, le mal, un vice (suivant le cas),
facta, les choses faites, les faits, la réalité, etc.) ;
Romani, les Romains, Rome,
mores, le comportement, etc) ;
primum dedit, il donna d’abord, il commença par donner (suivant le contexte),
Urbe condita, la Ville fondée, la fondation de Rome) ;
Caesar ponte facto orationem dixit, César, le pont ayant été construit / le pont contruit / après la construction du pont / après qu’il eût fait construire le (un) pont, prononça un discours) ;
Non is est qui si quae feceris ignoret de te temere judicet.
Il n’est pas homme à se prononcer sur toi à la légère s’il ignore ce que tu as fait.