gallum in sterquilinio suo plurimum posse. (« sur son tas de fumier le coq a un très grand pouvoir. », Sénèque, Apocoloquintose)
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Après plusieurs leçons portant sur l’apprentissage de formes (déclinaisons ou conjugaisons), intéressons-nous à la grammaire, plus particulièrement la syntaxe, en commençant par la question des compléments de lieu.
Nous verrons dans un second temps les pronoms relatifs et quelques rudiments sur les propositions subordonnées relatives.
Les quatre modalités de lieu (présentation)
Complément indiquant le lieu où l’on est
Complément indiquant le lieu où l’on va
Complément indiquant le lieu d’où l’on vient
Complément indiquant le lieu par où l’on passe
Généralités sur les pronoms relatifs
En latin, pour exprimer une localisation, on considère quatre manières de l’envisager, et chacune d’entre elles induit une construction différente. On les associe généralement à une question et à un adverbe interrogatif spécifique.
D’autre part, on distingue aussi différents types de lieu avec de légères nuances de construction.
Si cela peut sembler compliqué, il n’en est rien. Comme toujours (ou presque), en latin il suffit d’être logique et rigoureux.
Voici ces quatre modalités :
Par exemple :
Par exemple :
Par exemple :
Par exemple :
Nous allons voir maintenant les deux catégories de noms de lieu que l’on distingue en latin pour la construction des compléments de lieu :
Par exemple :
Par exemple :
Dans les paragraphes qui suivent, nous verrons pour chaque modalité comment se construisent l’une et l’autre catégorie de lieu.
Pour cette première modalité, on utilise le cas de l’ablatif éventuellement précédé de la préposition in, si le lieu n’est pas une ville (ou assimilé).
Une particularité concerne les villes dont le nom est au singulier et se décline selon le modèle des 1re ou 2e déclinaisons : on utilise un cas inusité, le locatif dont la désinence est semblable à celle du génitif. Les mots domus, rus et humus ont aussi une forme de locatif domi, ruri et humi, de même que quelques autres toponymes comme Carthago, Carthagini.
Rappelons que les noms de ville, domus (et assimilés) seront précédés de la préposition (in) – s’ils sont accompagnés d’un adjectif – et déclinés à l’ablatif.
Ainsi :
On peut aussi vouloir indiquer une proximité avec un lieu ou un individu. On utilisera alors la préposition apud (ou parfois ad) toujours suivie(s) de l’accusatif, quel que soit le type de lieu.
Par exemple :
Pour le lieu où l’on va, on utilise un autre cas, l’accusatif, aussi éventuellement précédé de la préposition in, si le lieu n’est pas une ville (ou assimilé).
Cet emploi de deux cas différents pour distinguer le lieu où l’on va (à l’accusatif) de celui où l’on est (à l’ablatif ou au locatif) se retrouve dans d’autres langues comme le russe, le grec ancien ou l’allemand (dans ces deux derniers cas, le datif alterne avec l’accusatif).
Par ailleurs, comme indiqué précédemment, les noms de ville, domus (et assimilés) seront précédés de la préposition (in) – s’ils sont accompagnés d’un adjectif – et déclinés à l’accusatif.
Par exemple :
On peut aussi vouloir indiquer une proximité (un lieu que l’on n’atteint pas ou un individu que l’on rejoint). On utilisera alors la préposition ad toujours suivie de l’accusatif, quel que soit le type de lieu. C
Par exemple :
Pour le lieu d’où l’on vient, on utilise l’ablatif, aussi éventuellement précédé de la préposition e(x), si le lieu n’est pas une ville (ou assimilé). La forme e n’apparaît que devant consonne.
Par ailleurs, comme indiqué précédemment, les noms de ville, domus (et assimilés) seront précédés de la préposition (e(x)) – s’ils sont accompagnés d’un adjectif – et déclinés à l’ablatif.
En cas d’ablatif seul, la confusion avec un complément marquant le lieu où l’on est ne peut exister, puisque le verbe utilisé indique s’il y a mouvement ou non.
Par exemple :
Pour indiquer une proximité (un éloignement), on utilise la préposition a(b) toujours suivie de l’ablatif, quel que soit le type de lieu. Théoriquement on trouve a devant une consonne et ab devant une voyelle.
Par exemple :
Pour cette modalité, on ne distingue plus les mêmes types de lieu que précédemment, puisqu’ils se construisent de la même façon, à l’aide de la préposition per toujours suivie de l’accusatif.
Néanmoins, lorsque l’on veut indiquer une voie de communication entre deux lieux comme une porte, une route ou un pont, on aura recours ç un ablatif.
Par exemple :
Une partie des adverbes de lieu peuvent être classés suivant les mêmes modalités que ci-dessus. On peut les rattacher à des pronoms (comme nous le verrons plus tard). Nous allons en voir seulement quelques-uns, avant de prendre connaissance d’autres adverbes de lieu moins spécifiques que j’ai inclus dans des exemples.
lieux | où l’on est | où l’on va | d’où l’on vient | par où l’on passe |
---|---|---|---|---|
adverbes interrogatifs | ubi ? où ? | quo ? où ? | unde ? d’où ? | quā ? par où ? |
adverbes relatifs | ubi (là) où | quo (là) où | unde d’où | quā par où |
(quelques) adverbes formés sur des démonstratifs | ibi là, y | eo là, y | inde de là, en | eā par là |
hic ici | huc ici | hinc d’ici | hāc par ici | |
(quelques) adverbes formés sur des indéfinis | alibi ailleurs | alio ailleurs | aliunde d’ailleurs | aliā par un autre endroit |
Voici maintenant quelques exemples :
Nous avons rencontré, à plusieurs reprises ci-dessus, des prépositions et j’ai indiqué, à chaque fois, qu’elles étaient suivies de l’accusatif ou de l’ablatif. En effet, les prépositions sont, comme en français, des mots invariables, précédant un nom (ou un pronom, un groupe nominal ou équivalant) et formant un complément circonstanciel. Cependant, à la différence du français, le latin utilise une forme fléchie (un cas de la déclinaison) derrière cette préposition.
Ainsi certaines prépositions sont suivies de l’accusatif, d’autres de l’ablatif, quelques unes de l’un ou l’autre de ces deux cas (selon le sens). Donc, en apprenant une préposition, on doit retenir non seulement sa signification, mais aussi le cas (qu’elle gouverne).
En voici quelques unes (marquant le lieu) :
Quelques exemples pour finir (j’en ai déjà proposé ci-dessus) :
Comme précédemment, une pause dans la leçon. Pour la suite du cours sur lespronoms relatifs, voir ci-dessous ; pour revoir le sens des termes marquant le lieu et en découvrir d’autres se déclinant suivant les modèles ci-dessus, c’est par ici ; pour la sixième leçon consacrée à l’imparfait et au futur de l’indicatif, puis à la proposition infinitive, la suite se trouve par là – mais si vous anticipez, il faudra quand même revenir sur cette deuxième partie de leçon qui est essentielle pour la suite.
Les pronoms relatifs
Rappel : ces listes proposent quelques dizaines de mots courants sur chaque page, permettant ainsi une acquisition progressive du vocabulaire latin. Il ne s’agit en aucun cas de répertoires exhaustifs.
Voici aussi quelques pages « thématiques » (sans lien avec celles qui précèdent) :